Carnet de voyage, Amélie au Gabon

Si vous me suivez sur Instagram (ameliejeanne) vous savez que j’ai récemment été au Gabon quelques jours. Mon premier voyage international depuis une paire d’années maintenant. Ma rubrique « carnets de voyage » commençait à moisir…

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Je suis au Gabon.

C’est très humide, déjà qu’en temps normal je dois me battre avec mes frisottis, là,  j’ai franchement l’air d’un caniche. En fait je ne vous l’ai pas dit ou peut-être que si, ce que je préfère dans les missions à l’étranger ce sont les échanges culturels. Ma première rencontre fut avec le chauffeur, passé me prendre à l’aéroport, de nature plutôt volubile. Il m’a fait comprendre qu’il avait beaucoup d’enfants car il a commencé jeune, m’a-t-il dit (renseignements pris il en aurait 16 au dernier décompte, effectivement c’est beaucoup, et comme entrée en matière cela a de quoi surprendre…).

Puis un petit échange presque courtois avec la gendarmerie nationale qui m’a signifiée que je n’avais pas le droit de conduire au Gabon (mais apparemment c’était juste pour m’embêter un peu, le reste du séjour, ils ont été tout à fait charmants).

Tous les gabonais sont connectés, regards vissés à leurs téléphones portables, et les antennes satellites fleurissent un peu partout. J’ai donc sporadiquement accès à mon blog et ce n’est déjà pas mal…et je reçois quelques chaînes françaises, alors je ne suis pas dépaysée.

Les gabonais sont très gentils. Mais ce qui m’impressionne le plus ce sont les arbres, gigantesques, magnifiques, et tous différents. La végétation est luxuriante. Les oiseaux chantent. Les lézards sont colorés (il parait que ce sont les mâles).

J’ai retrouvé mes réflexes de la conduite en 4×4, cela faisait longtemps que je n’avais pas roulé sur piste. Je suis logée dans une petite maison d’hôte. Ce n’est pas très luxueux, mais c’est propre et je m’y sens bien.

Une habitude que j’ai découverte chez les gabonais : ils n’ont pas beaucoup de cimetières alors, ils enterrent leurs défunts dans leur jardin. Il n’est pas rare de voir des tombes orner leurs parcelles de manioc.

Leurs cerises sont épouvantablement acide (pire qu’un citron) et du coup ne se consomment qu’avec du sucre. De manière générale, exception faites pour les fruits, ils ne consomment que peu de produits sucrés.

Je trouve les femmes extrêmement belles. Elles ont toutes sans exception des traits de visage très fins et gracieux. Elles s’habillent avec beaucoup de couleurs vives. Bref je les trouve jolies et j’ai souvent envies de les dessiner. Mais je n’ai pas le temps, il faut que je travaille. Je m’emplis la tête de toutes ces images en espérant peut-être un jour pouvoir faire du dessin.

Le sol de la forêt est jonché de plantes sensitives de plusieurs sortes. Ce qui est beau ET rigolo.

 

Morceaux choisis de mes conversations préférées avec l’autochtone :

« Où est servi le petit déjeuner ? » « Là où y a à manger (…suivons les miettes !)»

« Le python ça se bouffe »

« Cette situation provisoire est probablement définitive ».

« C’est un produit naturel, mais pas tout à fait ».

« Ca va secouer, on va un peu rouler sur des termitières »

« C’est toi qui a la priorité : tu as la plus grosse voiture et tu es sur la plus grosse route ! »

 

Ma préférée : « vous les français, quand vous avez décidé de quelque chose, vous le faites ».

« Ah oui c’est la réputation qu’on a ici ? Je pensais qu’on était vus plutôt comme des râleurs… »

« Ba c’est normal, c’est parce qu’on vous provoque ! (ben tiens…).

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Je suis sous le charme de ce pays. J’espère pouvoir y retourner bientôt.

Souvenirs, souvenirs…

Si vous me suivez sur Instagram, vous avez certainement remarqué que j’ai été ce week-end faire un petit tour en Auvergne, sur mon ancien terrain d’étude de géologie. Ah mais qu’est-ce que ça fait du bien de renouer avec son passé, et de retrouver ses cailloux préférés.

A l’époque, je travaillais dans les carrières, et les pierres que j’étudiais finissaient dans la cimenterie…à mon grand désespoir !

stromatolites

Carnets de voyage, Amélie au Canada

Oui oui oui, ça fait un petit moment que je n’ai rien posté, et j’ai même peiné à trouver du temps pour lire les billets des copines…..les plombs ont sauté il y a quelques jours, évidemment pendant que les filles étaient dans leur bain (sinon ce n’est pas drôle) et du coup, nous avons perdu le micro-ondes et la box. J’ai parfaitement réussi à me passer du micro-ondes pendant quelques jours, mais être privée d’internet….Bon allez, aujourd’hui pour fêter mon retour à la connectivité, un de mes voyages au Canada. Oui j’ai aussi fait des bêtises au Canada.

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Ma première mission à l’étranger depuis un petit moment. Arrivée à l’aéroport, j’appelle ma chef, elle va prendre sa valise en cabine. Bon ben je vais faire pareil. Evidemment, le douanier qui fouille ma valise me vole mon gel à cheveux. Il profite honteusement de la situation pour détailler le contenu de ma valise et je crois qu’il s’amuse bien. Je trouve que c’est abuser de mon état de faiblesse face à la perte de mon gel à cheveux.

Enfin le salon air Canada, je me rue sur le café et les croissants gratuits. Ça a des avantages, la Business class. Le voyage sans encombre, à côté d’un groupe de chanteurs probablement américains (que je ne connais pas, heum, mais ils ont tous les accessoires, le panama, les chaines en or qui brillent, les sacs et les vêtements griffés, etc, apparemment les hôtesses de l’air sont fans et demandent des autographes, mais je ne sais absolument pas qui ils sont).

Arrivée à destination, huit heures de décalage horaire, c’est dur. Un homme en essayant d’attraper sa valise, m’assomme avec son parapluie. Contrit, il s’excuse. Dans l’aérogare, ma chef ne sait pas trop quoi faire. Je lui explique le coup du parapluie, en voyant mon assommeur louer une voiture. Il va nous déposer, il nous doit bien ça. En fait la plupart des gens de l’avion se rendent au même congrès que nous. Il s’avère qu’il est un ancien de ma société (coup de bol). Et en plus il est galant et se sent coupable…nous sommes en route pour le centre-ville.

L’hôtel n’est pas trop mal mais ma chambre est pour fumeurs. Donc elle sent vraiment mauvais. Mais il n’y en a pas d’autres, ce n’est pas grave, je vais m’y faire. Ma principale préoccupation : comment vais-je faire pour me coiffer sans mon gel à cheveux ? Et incroyable dans la chambre, je trouve un fer à repasser et la planche, une cafetière, un radioréveil, un écran plat monstrueux, avec la grosse manette pour jeux vidéo. Mais pas de sèche-cheveux. Mais dans quel monde suis-je donc tombée ?

J’essaye de me déstresser. Je fais des exercices de respiration, car demain, je présente ma conférence devant la communauté internationale, (ça vaut dire, les gens de ma société, mais aussi les concurrents, des membres du gouvernement et probablement quelques scientifiques).  Méthode Coué : je ne suis pas nulle, je vais m’en sortir, ils ne vont pas me manger etc…

Lundi matin, coup d’œil dans le miroir, allez, tout va bien. Je mets mes bottines à talons, une petite veste histoire de me donner de l’assurance, et j’ai presque réussi à dompter mes cheveux…. La population est en effet essentiellement masculine.

Je descends au petit déjeuner, m’avance sur le parquet près du buffet, remplis (largement) mon assiette d’œufs, de bacon, de saucisses, de patates et de pain (hé hé, j’en profite…), et là …..Zip, patatras. Je suis sur les fesses, devant les autres conférenciers.

Misère.

Dieu m’enverrait-il un signe ? (trop de cholestérol dans mon assiette) ? Je recharge l’assiette mais en plus léger… il se peut que j’aie perdu un peu de crédibilité en tant que conférencière…

Les conférences sont intéressantes, mais en plein décalage horaire, j’ai un peu de mal à comprendre l’anglais. Toutes les  deux minutes, je ne peux m’empêcher de penser : mais keskidi ? Heureusement, quelques collègues français sont là avec moi et des gens que j’aime bien en plus.

Mardi matin, ma présentation. Bon, les trémolos dans la voix, j’essaye d’intéresser mon auditoire sur le sujet des tests hydrométallurgiques pour l’extraction du cuivre (si si, je vous assure il y a des gens que ça intéressent bigrement !). Les questions sont très pointues, misère. Et des russes, après-coup, m’ont sauté dessus pour avoir des infos, re-misère, mais je ne m’en suis pas trop mal tirée.

Vers la fin de la journée, épuisée, je perds mon anglais. Ça se voit car au lieu de parler, je mime.

Arrive la soirée. J’ai perdu ma chef dans la foule, et me dirige vers le bar. Un verre de Chardonnay plus tard, ça va mieux. J’en reprends un deuxième. Je commence à me sentir super bien ! Voire un peu partie quand même. C’est là que je tombe sur un quelqu’un d’une boite concurrente. Mais keskidi ? J’acquiesce poliment. Je suis très douée pour faire semblant que je comprends bien.  Ah ? Il veut que je réponde quelque chose, je m’excuse et prétexte d’avoir soif pour m’éclipser. J’ai honte, en y repensant, je me souviens parfaitement du Chardonnay…C’est tout ce dont je me souviens d’ailleurs.

J’ai très mal à la tête. Au dîner, les danses folkloriques avec les tambours des indiens retentissent et n’arrangent pas les choses, je suis à deux doigts de m’écrouler dans mon assiette.

J’arrive à m’éclipser après le dessert. Heureusement, car quelqu’un d’autre, également d’une entreprise concurrente, commence à me poser des questions, pas de doute, ma conférence a intéressé des gens (ah tu vois !). Je suis crevée, mais fière d’avoir réussi l’exercice. Ça tombe bien, je recommence le même dans les locaux de notre filiale canadienne le lendemain.

Je refais le même speech, l’ambiance est plus détendue et je retrouve des potes. Nous convenons de nous revoir après le dîner…qui a lieu à 17h30 ! J’en profite pour goûter les vins australiens….pas mal. Hips !

Le soir, je retrouve un copain expatrié, qui passe me prendre à mon hôtel et m’emmène dans un pub. Oulala, je me dévergonde, moi dans un pub à 22h00. Nous refaisons le monde et discutons de nos enfants respectifs, de nos choix de carrière, quand une bagarre éclate. Une vraie, avec de la country et des coups de poings. Nous nous éclipsons le plus vite possible. Et je retrouve mon lit avec bonheur car le lendemain, nous prenons l’avion pour notre site de production.

Lever 5h30, c’est rude. Sachant que je suis toujours plus ou moins en décalage horaire et que j’ai passé une partie de la soirée dans un bar, ouille.

Heureusement, il y a des beignets dans l’avion, ça va tout de suite mieux. Arrivée au camp, la cité dortoir est chouette. Et il y a de la nourriture, en libre-service partout, dont de délicieux cookies au beurre de cacahuète.

J’ai d’ailleurs, de façon générale, largement abusé de la nourriture….

Il y a au moins huit cents marches à monter et à descendre dans l’usine  et c’est sportif. Mais j’ai bien aimé. De retour au centre-ville (ça me rappelle le douanier : « il y a tant de chose à voir au Canada, pourquoi venir ici ???? Hé bé, on n’est pas là en touriste, mon bon monsieur).

Le lendemain ma chef a organisé une réunion avec le directeur de la filiale … je lui parle de ce qui m’a traumatisée le plus : la perte de mon gel à cheveux. Très concerné, le directeur me dit qu’à la prochaine mission, il me donnera le sien, il en a plein à la maison. C’est là que je me dis, en fait les réunions avec les grands chefs, ce n’est pas difficile. Toi quand tu es dehors, tu vois les gens entrer dans la salle avec les directeurs, et tu penses qu’ils ont des discussions très sérieuses, que toi-même pauvre misérable fantassin tu n’es pas à même de comprendre, pleines de chiffres et d’acronymes.

Je lève aujourd’hui le voile sur cette légende. Les directeurs sont comme nous et en plus ils ont eux aussi des problèmes de cheveux.

Retour en avion, Buisness Class (j’adooooore, d’ailleurs j’en profite pour goûter un vin de glace pétillant), je suis à côté d’un écrivain célèbre. Apparemment les hôtesses sont fans, et moi, bien sûr, je ne le connais pas. Cette mission m’aura également dévoilé l’étendue de mon manque de culture générale.

Mais globalement, je suis plutôt contente de cette mission…mais toute boudinée dans mon pantalon !

40 heures

Pour bien commencer l’année, je vous propose un récit tiré de mes carnets de voyages !

Il est 4 heures du matin, je suis en Mongolie (et oui, encore…) et je n’ai pas beaucoup dormi. Notre taxi vient nous chercher à 5 h00 pour un vol retour sur Paris prévu à 7h00.

C’est ensommeillée, et un peu stressée (voyager me stresse toujours, mais bon ça je l’ai déjà dit je crois) que je rejoins mon chef dans le hall de l’hôtel. Ce dernier gentiment me propose un paquet de gâteaux. J’apprécie le geste, surtout qu’évidemment à 5h pas de petit déjeuner servi.

5h01, le chauffeur est là. Pas de souci majeur donc, je comate doucement dans la voiture, en me remplissant les yeux des dernières images de paysages mongols.

L’arrivée à l’aéroport est tranquille. Les bagages enregistrés, on se dirige vers le lounge et nous faisons au passage nos derniers achats de souvenirs mongols.

C’est là que ça se gâte.

Une annonce en anglais, mâchonnée et laconique, nous indique que les vols sont retardés à cause de la météo. Difficilement compréhensible pour le profane, car il fait un soleil radieux. Heureusement que je sais que c’est à cause des vents. A cette saison, cela arrive. Mon chef, en profite pour se mettre au boulot et me conseille vivement d’en faire de même….mmmm bof, bon OK.  Nous grignotons en faisant du power point. A 14h00, on nous sert un plateau repas, mais toujours aucune information sur notre supposé décollage.

Au bout de 9h00 de non information, je décide d’aller à la pêche aux infos (tant pis pour le boulot…). Quelques étrangers sympas se sont regroupés, afin de saisir au vol un agent de l’aéroport. Ce dernier leur a dit d’attendre là, il y a plus d’une heure de cela. A force d’insister et surtout sous la pression du groupe, l’agent fini par nous amener quelqu’un en charge de la logistique. Nous invitons ce dernier, à nous suivre (bien qu’il ait manifestement envie de tourner les talons) dans le lounge pour s’occuper des billets des voyageurs en transit. Ce retard dans le décollage nous a fait pour la plupart louper notre correspondance à Moscou. De mauvaise grâce, il nous suit et ramasse tous les billets à changer. Il nous dit d’attendre. Il revient 1 h plus tard avec quelques billets de rechange, mais bon, il y a quand même un risque de louper également ces correspondances-ci, si on ne décolle pas genre maintenant.

Deux heures plus tard, le vent est probablement tombé, nous décollons d’Oulan Bator. Arrivée à Moscou, évidemment nous avons raté la correspondance. On nous dit d’attendre. « Please wait » sera la seule phrase que nous tirerons de l’armada russe déployée pour s’occuper de nous, donc, les voyageurs sans visas. Néanmoins au bout de 2 heures, la situation semble se régler. Puis au bout d’1 heure d’attente supplémentaire, nous embarquons dans un bus, direction l’hôtel, pour y attendre le vol du lendemain. Parce qu’à cette heure-ci, plus de vol pour Paris….j’en profite pour appeler ma puce adorée, qui me signale que j’avais promis de rentrer ce soir et que je n’ai pas tenu ma promesse, de fatigue et d’émotion, j’ai ma petite lèvre qui tremble devant ce constat alarmant qu’une promesse, sacro-sainte dans la bouche de maman, n’a pas été tenue. Je maudis à la fois mon job, la météo, et le transport aérien.

Je finis par me coucher, mais stressée comme je suis, je mets deux réveils pour être sûre de me lever, et je vérifie qu’ils marchent tous les deux avant de sombrer pour quelques heures. Evidemment je me réveille toutes les heures pour vérifier que je ne suis pas en retard. Oui, je sais, je suis une grande stressée. Mon chef trouve que cela relève de la pathologie…

5 h du mat’ nous descendons manger. Ici il y a un petit déjeuner à 5h du mat’ et ça c’est cool. Je suis quand même un peu vaseuse, et mon chef trouve que je n’ai pas bonne mine. Rien d’étonnant, puisque je n’ai pas beaucoup dormi ces dernières 24h00…. Le bus vient nous chercher, et nous largue à l’aéroport de Moscou. Un peu désemparé, notre groupe se retrouve au contrôle douanier, sans aucune instruction. Ne comprenant pas ce manque d’évolution de la situation, je les pousse à passer les contrôles (on a déjà suffisamment attendu dans cette partie de l’aéroport je trouve…). Nous retrouvons donc une certaine routine une fois les contrôle passés, je me réfugie dans le lounge pour me connecter tandis que mon chef part faire des emplettes. Tout va bien, nous sommes à l’heure à la porte d’embarquement, et l’avion décolle sans encombre. Le voyage fut tranquille, si on excepte les trous d’air.

Arrivée Roissy, nous nous dirigeons vers la réception des bagages. Mon chef fut tout heureux de voir son bagage arriver, parmi les premiers. Et c’est patiemment que nous avons attendu le mien ….longtemps. Jusqu’à ce que je dise à mon chef : il n’y a pas de raison de douter tant que le tapis ne s’arrête pas.

Bien sûr, c’est à ce moment-là que le tapis s’arrête.

C’est semble-t-il un peu inquiet que mon chef me laisse seule à l’aéroport, parce que lui, il a réservé un taxi et le compteur tourne. Moi je ne suis pas très inquiète, c’est juste la suite logique de ce voyage déjà mouvementé…

Je me dirige vers le stand de réclamation bagages où semble sévir une personne peu engageante (après tout c’est normal, c’est l’endroit où vont tous les gens mécontents, un peu comme au service de recouvrement des impôts). Il y a déjà la queue. Un couple avec deux enfants qui n’a pas vu arriver sa poussette, un français dont le bagage est resté en Russie, et nous. Nous c’est-à-dire 1 française, 2 mongols, et moi. La française, posant une question à brule pourpoint à l’hôtesse se fait rembarrer rudement, parce qu’ici, c’est chacun son tour. Les mongols osent une question et subissent le même traitement. Je n’ose m’avancer, car cette dame a décidément l’air revêche. J’aide de mon mieux les mongols à comprendre la situation. Ca fait passer le temps.

Voyant que nous sommes tous du même vol et une fois traitées les demandes externes, la dame fait monter les rushs du vol (à savoir les bagages non réclamés) sur le tapis. En fait les 4 bagages y sont. Manifestement, le mien n’avait pas été mis sur le tapis ou alors, je ne l’ai pas vu. L’essentiel est de retrouver son bagage. Tout en remerciant la dragonne des bagages, je me dirige vers la sortie, pour trouver un distributeur, vers lequel je me dirige ostensiblement quand un malotru voyant m’y diriger accélère pour passer avant moi….puis une fois les sous récupérés, je me mets en quête d’un taxi pour rentrer chez moi.

La dame qui s’occupe des taxis m’en appelle un, tout en taillant une bavette à son voisin sur les résidences vacances. Au bout de 5 minutes d’attente, il s’avère que le taxi est parti dans la direction opposée. La dame râle un peu dans son talkie-walkie, puis me dit : « je vous présente mes  excuses pour cette attente inhabituelle ».

Je l’ai regardé avec des yeux ronds : si je compte, je suis partie la veille à 4h du matin, et je serai chez moi vers 14h. Avec le décalage horaire, cela fait donc à peu près 40h que je suis en transit pour rentrer chez moi (en général c’est deux fois moins). Et j’en profite pour expliquer en souriant à la dame, que sur ces 40h, c’est la seule à m’avoir présenté des excuses, pour 5 minutes !

Carnet de voyage…Amélie au Mali

Oui encore….J’en ai eu des aventures dans ce magnifique pays….

Nous sommes en voiture, je viens de finir une mission et nous tentons de rejoindre l’aéroport. Comme il pleut beaucoup les corrys (zone habituellement à sec qui se transforme en rivière à la saison des pluies) sont inondés. Mais nous les traversons sans problème. Jusqu’à un énorme corry, qui à vue de nez, a plus l’air d’un fleuve que d’une petite rivière.

Le chauffeur manifestement habitué s’engage dans les flots. Evidemment l’eau pénètre dans la voiture. Et au milieu du corry, le moteur fait « blup ! » et s’éteint.

L’eau remplit l’habitacle à moitié. Et la voiture au milieu de ce fleuve commence à chasser dangereusement de l’arrière.

Et alors qu’en fait j’aurais dû penser, « oh mince, je vais mourir », la seule chose qui m’est venue à l’esprit c’est « comment nager avec mon ordinateur pour préserver mes données ? » (Dingue non?….)

Heureusement, le moteur est reparti et nous avons pu gagner l’autre rive.

Je n’ai pas eu à répondre à cette question…

Amélie au Mali

Et en plus ça rime…..

Sur la piste, pour rejoindre le site à étudier, nous sommes cinq dans la voiture : moi, une autre personne en mission, un expatrié, deux militaires et le chauffeur. L’autoradio est cassé. Et le chauffeur nous explique qu’il préfère rouler en musique. Je propose donc de mettre mon ordinateur portable en route, de le tenir sur mes genoux et de leur passer ma playlist. Je ne suis pas très calée en musique, et je mets un peu n’importe quoi dans la playlist. Tout ce que je récupère en fait, sans distinction.

J’ai bien sûr immédiatement regretté ma proposition aux premiers nids de poule. A chaque trou dans la piste, mon ordinateur s’envolait au plafond, et je le tenais de toutes mes forces pour éviter de le casser. Il faisait bien 45 degrés et l’ordinateur sur les genoux, et bien ça donne chaud.

Dans la playlist se sont succédés Linkin Park (ce n’est pas très calme comme musique, c’est même plus proche des hurlements que de la chanson) et Mylène Farmer. Arrivés au camp, j’étais trempée de sueur, et les autres passagers du véhicule m’ont regardée très très bizarrement.

L’expatrié m’a dit : « Non vraiment ? Mylène Farmer ? Non mais ça ne va pas ? ».

Carnet de voyage…Amélie en Mongolie

Oui j’ai aussi fait des bétises en Mongolie.

Je pars seule en Mongolie, pour préparer un séminaire avec des journalistes.

Après le traditionnel Paris-Moscou-Oulan Bator, me voilà arrivée au bout du périple. C’est la deuxième fois que je viens mais ça me fait le même effet. Des montagnes pelées et noires, au loin, un ciel bleu chargé de panaches de fumées (beaucoup de centrales thermiques). A côté de ça les maisons, avec leurs toits pointus et les travaux. Tout est en construction dans cette ville.

Les responsables de mon voyage m’ont pris une chambre dans un hôtel que je ne connais pas. J’appréhende un peu, car je ne connais pas bien le quartier.

Le chauffeur m’amène à l’hôtel. Et m’indique avec l’index la tour des bureaux que je dois rejoindre. C’est effectivement bien placé par rapport au bureau, je ne peux pas me tromper. L’hôtel est sympa, mais j’arrive manifestement un peu tôt pour eux. On me fait comprendre que la chambre n’est pas prête, et que je dois passer prendre mon petit déjeuner. Je réponds non merci, j’en ai déjà pris trois, je souhaite monter dans la chambre me reposer. (Calcul rapide, il est 2H00 du matin en France). Oui mais en fait ce n’est pas possible. C’est résignée que je vais m’asseoir dans le restaurant…où je m’endors sur la banquette.

C’est le serveur qui vient me réveiller pour me demander si je veux boire quelque chose. Mon jus d’orange avalé, ma chambre prête, le sms pour-dire-que-je-suis-bien-arrivée expédié, le réveil programmé, je m’endors dans le lit pour une heure. Histoire de récupérer un peu et de me caler à l’heure de la Mongolie.

10h00 heure mongole j’arrive au bureau (j’ai fait un détour inexplicable, mais le principal est d’être là).

Je pensais que j’allais avoir beaucoup de travail, en fait c’est plutôt un immense travail que j’ai à accomplir. Aucune présentation n’est prête pour le séminaire, et il reste 4 jours pour tout finaliser (et traduire en mongol). Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarg.

Mon chef² (le chef de ma chef donc) arrive lundi matin, pour tout vérifier, le séminaire ayant lieu mardi. Je travaille comme une acharnée, pour finaliser les présentations. Finalement, j’arrive à peu près à m’en sortir;

La ville d’Oulan Bator est intéressante. Le côté le plus sportif de cette ville étant cela va sans dire, la traversée des rues. Il y a peu de passages cloutés, et quand il y en a, on ne peut pas dire que les piétons et les automobilistes respectent la tradition rouge/vert. Les gens traversent donc n’importe où et n’importe quand, des boulevards aussi larges que les champs Elysées, en se jetant dans le trafic. Les automobilistes eux, slaloment.

Traverser, ça s’apprend. En fait il faut repérer un mongol décidé à traverser, et lui coller au train.

La nuit tombe vite et les lampadaires, eux, ne sont là que pour décorer. Mais à noter à Oulan Bator, il n’y a pas de crotte de chien sur les trottoirs, et pas de niveau 0 dans les ascenseurs.

Nous travaillons avec acharnement sur les présentations et systématiquement j’envoie les mises à jour aux traducteurs qui eux aussi, du coup sont de corvée ce week-end…ils doivent me détester..

Mon chef arrive comme prévu le lundi matin, mais malheureusement, pas sa valise. Il me demande de l’accompagner faire les boutiques pour lui donner mon avis. Moi ??

Mais en fait nous avons passé un très bon moment à lui trouver une tenue pour le séminaire. Une fois les emplettes effectuées, il regarde ce que j’ai accompli pour les présentations…il est content. Ouf.

Arrive le séminaire. Nous partons en bus sur une route (vous appelez ça une route ?) un peu chaotique, jusqu’ à l’endroit où doit se tenir l’évènement. Au bout d’une heure de ballotage, nous sommes arrivés à l’hôtel, spécialement réservé pour la journée.

Je n’en mène pas large, je suis stressée. J’espère que je ne vais pas me planter devant les Claire Chazal et les Laurence Ferrari locales. Pour me calmer je marche un peu dans le hall de l’hôtel et je tombe nez à nez, enfin, nez à bec avec des paons. Non pas des faux, des vrais paons, qui se baladent, comme ça dans l’hôtel. Le mâle est un peu miteux, il a perdu presque toutes les plumes de sa queue. Il lui en reste une. Et la femelle est très jolie. Ils sautent de table en table pour manger les miettes qui restent. C’est un peu bizarre quand même, comme animal de compagnie (tu as quoi chez toi un chat, un chien ?? Non, un paon !! Ca le fait non ?)

Le séminaire se passe bien, nous sommes cuisinés par les journalistes. Même pendant l’heure du déjeuner. Au moins, ça les intéresse. Mais c’est épuisée, que nous finissons le soir, autour d’un verre de vin et d’un buffet. Je commence à me détendre avec quelques verres, et j’entame une discussion passionnée avec le directeur de la filiale locale. Nous partageons ensemble de vieux souvenirs.

C’est alors que survient la panne d’électricité. Le noir complet, plus rien ne marche. Nous finissons la discussion aux chandelles. Je suis très très détendue. Et puis nous décidons de rentrer. Je traverse à tâtons le hall d’entrée plongé dans le noir le plus complet, pour regagner le bus….

Miiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnce!!!!

Le paon !!!!

***

J’ai traversé le hall à tâtons dans le noir pour regagner le bus, et j’ai buté sur le paon, sans dommage je pense (enfin j’espère) pour l’animal. Après je suis remontée dans le bus, qui m’a ramenée à l’hôtel.

La presse du lendemain était plutôt positive sur notre action (c’est probablement parce qu’ils ne m’ont pas vue trébucher sur le bestiau).

Et c’est là que j’ai compris pourquoi le paon male n’avait presque plus de plumes (ben si à chaque panne d’électricité on lui marche dessus….), parce que mine de rien un paon ça en occupe de l’espace. Comble de l’horreur, ils ont gardé les plumes du paon dans un vase. Des bouts de toi (et le meilleur puisque c’est ton arme de séduction...) que tu as sous le bec toute la journée, il doit être neurasthénique, le pauvre…

Carnet de voyage…Amélie en Algérie suite et fin

Arrivée Roissy CDG le 2 mars vers 23h50.

Une tempête de neige fait rage.

Nous décidons de mettre les échantillons chez moi (car jhabite près du bureau), je prends le taxi avec un collègue, et nous nous dirigeons vers mon appartement, et mon Chéri que je n’ai pas vu depuis 3 semaines. Je suis un peu tendue. Réunion de crise avec Chéri. Après déchargement de tous les échantillons, il n’est pas loin de 2h00 du matin, mon entretien est à 11h00 à Orléans, et il n’y a pas de train à cause de la tempête de neige. Je vais prendre la voiture.

***

Paris-Orléans.

4 h00 de sommeil plus tard, je me prépare en toute hâte (je suis en retard sur l’horaire que je me suis fixé) et enfile à la va-vite ce qui me tombe sous la main.

Le choix n’est pas très heureux, mais bon.

La neige tombe dru. J’ai fait Paris-Orléans en 5 h00 (Paris-Orléans, en temps normal c’est plutôt 1h30), coincée derrière une déneigeuse. Je ne suis pas loin de m’endormir au volant, heureusement, mon état de stress et de panique me maintient en alerte.

Vers 10h30, je m’arrête pour téléphoner et prévenir que je serai en retard. Mon téléphone portable n’a plus de batterie, évidemment, je dois appeler d’une cabine (oui il y en fait encore à l’époque…). Flûte et flûte !!

Je me rends compte à ce moment-là que je suis partie les mains vides, sans travaux personnels à montrer (thèse, articles etc…).

Ce n’est pas très heureux, mais bon.

 

– J’arrive à l’entretien avec une heure de retard (en comptant que j’ai mis 5 heures pour venir, il faut quand même signaler que c’est un exploit…).

– Je rentre donc d’une mission de trois semaines en Algérie,

– J’ai une bronchite carabinée,

– Ma voix est rocailleuse et part sans prévenir dans les aigus entre deux quintes de toux, et je suis à deux doigts de m’écrouler de fatigue,

– Mon choix de vêtements laisse sérieusement à désirer,

– Je viens de faire 5h00 de route non-stop (sauf arrêt cabine téléphonique), ma vessie va exploser,

– Et je suis morte de faim.

 

J’ai complètement raté cet entretien, ils ne m’ont pas trouvée « assez motivée ».

Incroyable non ?

Carnet de voyage…Amélie en Algérie

Cela se passe en 2005.

J’ai décroché un contrat temporaire sur un projet qui réunit presque toutes les compagnies pétrolières du monde, je suis donc sous pression car si j’échoue, c’est un raté d’envergure internationale….

Je n’oublie pas de chercher à côté un travail en CDI, et pour cela j’ai de bons contacts avec un petit bureau d’étude, à Orléans. J’ai mes chances pour un poste, à condition de réussir l’entretien d’embauche.

Seulement voilà : la responsable des ressources humaines du bureau d’étude me propose un entretien le 2 mars. Je leur explique que je pars en Algérie (pour mon étude pétrolière) et que je serai rentrée précisément le 2 mars et que par conséquent cette date ne me convient pas. Magnanime, la responsable me propose le 3 et si je comprends bien, « c’est à prendre ou à laisser ». Je leur dis que je suis d’accord, par peur de voir mon entretien annulé. Ce qui est ridicule, bien sûr.  Mais à l’époque mon expérience en entretiens d’embauche n’était pas très grande…

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La mission en Algérie

Une souffrance.

La mission se passe en deux étapes, les premiers travaux ont lieu dans une carothèque (c’est un endroit où sont stockés des échantillons de sondages géologiques, qu’on appelle des carottes), un peu en dehors d’Alger. Rolex, notre contact, est la personne qui veille sur nous, et qui vient nous chercher en minibus tous les matins. Rolex n’est évidemment pas son vrai prénom, mais mes camarades l’ont baptisé ainsi à cause de sa grosse montre en or qui pend à son poignet. Nous logeons dans un hôtel 5 étoiles, pas mal du tout.

Le travail est très pénible, dehors, il fait 10-12°C, nous sommes debout toute la journée, penchés sur les carottes pour les décrire et les échantillonner, mais malheureusement, la météo ne nous épargne pas. Il pleut des rideaux d’eau tous les jours et l’endroit où nous travaillons est régulièrement inondé et boueux. Nous empilons des caisses, des morceaux de bois, avec l’espoir de nous maintenir au sec au moins jusqu’à l’heure du déjeuner. Déjeuner qu’on vient nous livrer tous les jours, froid (et en général, c’est poisson-frites), dans des boites en carton imbibées de graisse.

Evidemment, nous attrapons tous une bronchite aigüe.

Rentrer à l’hôtel (Cinq étoiles…) couverts de boue, n’est pas très discret. Nous laissons nos traces sur le marbre immaculé…D’ailleurs, nous n’avons pas le droit de dîner dans le restaurant haut de gamme (avec les émirs et tout et tout, gardé à l’entrée comme il se doit par un cerbère en habit, qui détaille, à chaque fois que nous faisons mine de nous intéresser à la carte, nos tenues vestimentaires inadéquates pour un tel endroit), et nous sommes systématiquement dirigés vers la petite brasserie de l’hôtel qui ne sert que du couscous. Il faut dire que mes collègues (masculins) géologues n’ont pas un grand sens de la présentation, et se baladent le soir en polaire orange et sandales, avec des chaussettes blanches.

Ce passage obligé dure deux semaines, puis nous prenons la route pour un camp militaire situé près de champs pétroliers, dans le désert, où il y a également une carothèque avec des échantillons à prendre et à décrire. Nous avons tous eu cette pensée : « chouette, nous allons avoir chaud ».

Alors, oui, nous avons eu chaud.

Mais le travail effectué également à l’extérieur de la carothèque s’est fait sous une tempête de vent de sable qui ne nous a pas lâchés de la semaine. Nous nous enveloppions comme nous pouvions dans nos T-shirts et nos chèches tout neufs.

Le sable s’infiltre partout. J’ai retrouvé du sable dans mes cheveux et mes oreilles plus d’une semaine après être rentrée.

Sur place c’est un peu comme le rocher de Sisyphe : pour faire l’observation scientifique sur la carotte, nous sommes obligés de la balayer du sable qui la recouvre. Et la minute qui suit, elle est ensablée de nouveau.

Et à la fin du séjour, je n’ai plus de voix.

Nous passons nos soirées à boire et à jouer au tarot en consommant du pastis pour tenir le coup (du fait de la fatigue et de la bronchite…un géologue a toujours tendance à penser qu’un bon coup d’alcool arrange la plupart des maladies, surtout en mission). Eh bien, incroyable mais vrai, on trouve très facilement du pastis en plein désert. Bien sûr, il est un peu cher, mais c’est quand même impressionnant ce qu’on peut trouver comme produits de contrebande.

Tous les matins le Muézin nous réveille vers 5h00. Je suis épuisée. Et mon taux d’alcoolémie frise celui de mon cholestérol.

Un moment de grande solitude : je suis à la cantine de l’armée. Je prends mon plateau, et me dirige vers le réfectoire…C’est alors que près de 80 soldats s’arrêtent de manger et se retournent tous ensemble pour me regarder (à l’époque en tout cas, les femmes sur le camp étaient rares). Heum……heu………du coup je détaille mes chaussures avec attention, en attendant les autres et en souhaitant ardemment être ailleurs.

Le retour est épouvantable de stress, nous devons attendre que les échantillons que nous avons collectés nous soient livrés à l’aéroport avant de partir. Je trépigne, car si je manque l’avion, je manque mon entretien avec le bureau d’étude, et ma vie est très certainement fichue…

Rolex arrive enfin avec nos échantillons, (une immense pyramide de cartons) ouf, nous partons en catastrophe les faire enregistrer.

Scrogneugneu, ils nous redirigent vers la zone de fret, à l’autre bout de l’aéroport, c’est la course, je prends les sacs de tout le monde, et mes collègues les échantillons et nous traversons en courant l’aéroport. Nous sommes la discrétion même….

Ce petit fret va nous couter quelques sous. Trêve de discussion je sors la carte bleue. Mes collègues refusent de me laisser payer, s’ensuit une conversation qui me parait une éternité sur la galanterie masculine. Oui, merci, mais bon, allez, je suis pressée !!!

La suite au prochain épisode (là tu m’en veux, non?)

 

Carnet de voyage…Amélie au Canada

Spéciale dédicace à miss Texas !

Je suis au Canada, logée dans un camp d’exploration au milieu de la forêt. Je  dois y suivre une campagne de forages. C’est physiquement un peu difficile dans la mesure où on est en octobre et qu’il fait -15°C (température presque estivale – ça descend en général jusque -40°C- pour les canadiens, pour eux c’est barbecue tous les mercredis). Tous les matins, je dois dégeler mes outils avant de pouvoir travailler, c’est à dire ouvrir les caisses au pied de biche et décrire les échantillons qui s’y trouvent. Je travaille sous la tente, avec une petite radio qui ne passe que de la country (47 jours de musique country….je hais à présent la musique country) . La majorité (au moins 2) des résidents de ce trou perdu sont des indiens Crees.  Le paysages sont magnifiques, des forêts, des lacs, des barrages de castors….et les couleurs de l’automne.

Poétique, vraiment.

Ames sensibles,  arrêtez votre lecture ici.

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Il doit être 22h00. Je regarde les programmes télé canadiens, histoire de me changer les idées (même au fin fond de la forêt il y a la télé, car les canadiens sont fans de hockey sur glace. Bon moi je regarde les Experts, chacun son truc).

Dans les forêts canadiennes, on peut rencontrer des ours (ce qui m’est arrivé, oui, oui, un matin au réveil, j’ai ouvert la porte de mon baraquement et il était là, autant dire que ça vous réveille plus que le froid ambiant matinal…) et des loups. Et bien j’ai eu moins peur de l’ours que de l’araignée velue que j’ai vue sur le mur d’en face, ce soir-là dans ma chambre.

Prise de panique, j’ai lancé ma chaussure en direction de l’intruse. Cette dernière est immédiatement tombée à la renverse, et ses petites pattes se sont recroquevillées.

J’étais très étonnée car à ce genre d’exercice, je suis nulle. Alors, avoir cette bestiole du premier coup relevait de l’exploit personnel. Toute tremblante, j’ai continué de regarder la télé, tout en jetant des regards inquiets vers  l’arthropode….au bout d’un quart d’heure, hop, l’araignée s’est carapatée, en fait, elle faisait semblant d’être morte….J’ai bondi hors de mon lit, saisi un rouleau de sopalin qui trainait, déroulé nerveusement au moins 2 à 3 mètres de papier, j’en ai fait une boule et écrasé l’araignée avec. Puis j’ai marché dessus, j’ai pris l’ensemble et je l’ai jeté dans les toilettes. Enfin, j’ai rabaissé le couvercle, tiré la chasse, et j’ai mis un livre dessus, (oui, je sais c’est ridicule), histoire d’être sûre.

(Je fais ici un aparté pour dire qu’évidemment il est totalement déconseillé – voire interdit- de jeter quoi que ce soit dans les toilettes d’un camp d’exploration).

Le lendemain, encore pour être sûre, j’ai tiré une nouvelle fois la chasse d’eau. Les toilettes ont fait gloup- gloup, puis splaaaaaaaaaaaaaaaaaaasch, un geyser, suivi d’une inondation dans la salle de bain.

Et c’est avec un aplomb un peu forcé que j’ai déclaré au responsable du camp ne pas savoir pourquoi c’était arrivé….

Très dépaysante, cette mission canadienne….