Carnets de voyage, Amélie au Canada

Oui oui oui, ça fait un petit moment que je n’ai rien posté, et j’ai même peiné à trouver du temps pour lire les billets des copines…..les plombs ont sauté il y a quelques jours, évidemment pendant que les filles étaient dans leur bain (sinon ce n’est pas drôle) et du coup, nous avons perdu le micro-ondes et la box. J’ai parfaitement réussi à me passer du micro-ondes pendant quelques jours, mais être privée d’internet….Bon allez, aujourd’hui pour fêter mon retour à la connectivité, un de mes voyages au Canada. Oui j’ai aussi fait des bêtises au Canada.

***

Ma première mission à l’étranger depuis un petit moment. Arrivée à l’aéroport, j’appelle ma chef, elle va prendre sa valise en cabine. Bon ben je vais faire pareil. Evidemment, le douanier qui fouille ma valise me vole mon gel à cheveux. Il profite honteusement de la situation pour détailler le contenu de ma valise et je crois qu’il s’amuse bien. Je trouve que c’est abuser de mon état de faiblesse face à la perte de mon gel à cheveux.

Enfin le salon air Canada, je me rue sur le café et les croissants gratuits. Ça a des avantages, la Business class. Le voyage sans encombre, à côté d’un groupe de chanteurs probablement américains (que je ne connais pas, heum, mais ils ont tous les accessoires, le panama, les chaines en or qui brillent, les sacs et les vêtements griffés, etc, apparemment les hôtesses de l’air sont fans et demandent des autographes, mais je ne sais absolument pas qui ils sont).

Arrivée à destination, huit heures de décalage horaire, c’est dur. Un homme en essayant d’attraper sa valise, m’assomme avec son parapluie. Contrit, il s’excuse. Dans l’aérogare, ma chef ne sait pas trop quoi faire. Je lui explique le coup du parapluie, en voyant mon assommeur louer une voiture. Il va nous déposer, il nous doit bien ça. En fait la plupart des gens de l’avion se rendent au même congrès que nous. Il s’avère qu’il est un ancien de ma société (coup de bol). Et en plus il est galant et se sent coupable…nous sommes en route pour le centre-ville.

L’hôtel n’est pas trop mal mais ma chambre est pour fumeurs. Donc elle sent vraiment mauvais. Mais il n’y en a pas d’autres, ce n’est pas grave, je vais m’y faire. Ma principale préoccupation : comment vais-je faire pour me coiffer sans mon gel à cheveux ? Et incroyable dans la chambre, je trouve un fer à repasser et la planche, une cafetière, un radioréveil, un écran plat monstrueux, avec la grosse manette pour jeux vidéo. Mais pas de sèche-cheveux. Mais dans quel monde suis-je donc tombée ?

J’essaye de me déstresser. Je fais des exercices de respiration, car demain, je présente ma conférence devant la communauté internationale, (ça vaut dire, les gens de ma société, mais aussi les concurrents, des membres du gouvernement et probablement quelques scientifiques).  Méthode Coué : je ne suis pas nulle, je vais m’en sortir, ils ne vont pas me manger etc…

Lundi matin, coup d’œil dans le miroir, allez, tout va bien. Je mets mes bottines à talons, une petite veste histoire de me donner de l’assurance, et j’ai presque réussi à dompter mes cheveux…. La population est en effet essentiellement masculine.

Je descends au petit déjeuner, m’avance sur le parquet près du buffet, remplis (largement) mon assiette d’œufs, de bacon, de saucisses, de patates et de pain (hé hé, j’en profite…), et là …..Zip, patatras. Je suis sur les fesses, devant les autres conférenciers.

Misère.

Dieu m’enverrait-il un signe ? (trop de cholestérol dans mon assiette) ? Je recharge l’assiette mais en plus léger… il se peut que j’aie perdu un peu de crédibilité en tant que conférencière…

Les conférences sont intéressantes, mais en plein décalage horaire, j’ai un peu de mal à comprendre l’anglais. Toutes les  deux minutes, je ne peux m’empêcher de penser : mais keskidi ? Heureusement, quelques collègues français sont là avec moi et des gens que j’aime bien en plus.

Mardi matin, ma présentation. Bon, les trémolos dans la voix, j’essaye d’intéresser mon auditoire sur le sujet des tests hydrométallurgiques pour l’extraction du cuivre (si si, je vous assure il y a des gens que ça intéressent bigrement !). Les questions sont très pointues, misère. Et des russes, après-coup, m’ont sauté dessus pour avoir des infos, re-misère, mais je ne m’en suis pas trop mal tirée.

Vers la fin de la journée, épuisée, je perds mon anglais. Ça se voit car au lieu de parler, je mime.

Arrive la soirée. J’ai perdu ma chef dans la foule, et me dirige vers le bar. Un verre de Chardonnay plus tard, ça va mieux. J’en reprends un deuxième. Je commence à me sentir super bien ! Voire un peu partie quand même. C’est là que je tombe sur un quelqu’un d’une boite concurrente. Mais keskidi ? J’acquiesce poliment. Je suis très douée pour faire semblant que je comprends bien.  Ah ? Il veut que je réponde quelque chose, je m’excuse et prétexte d’avoir soif pour m’éclipser. J’ai honte, en y repensant, je me souviens parfaitement du Chardonnay…C’est tout ce dont je me souviens d’ailleurs.

J’ai très mal à la tête. Au dîner, les danses folkloriques avec les tambours des indiens retentissent et n’arrangent pas les choses, je suis à deux doigts de m’écrouler dans mon assiette.

J’arrive à m’éclipser après le dessert. Heureusement, car quelqu’un d’autre, également d’une entreprise concurrente, commence à me poser des questions, pas de doute, ma conférence a intéressé des gens (ah tu vois !). Je suis crevée, mais fière d’avoir réussi l’exercice. Ça tombe bien, je recommence le même dans les locaux de notre filiale canadienne le lendemain.

Je refais le même speech, l’ambiance est plus détendue et je retrouve des potes. Nous convenons de nous revoir après le dîner…qui a lieu à 17h30 ! J’en profite pour goûter les vins australiens….pas mal. Hips !

Le soir, je retrouve un copain expatrié, qui passe me prendre à mon hôtel et m’emmène dans un pub. Oulala, je me dévergonde, moi dans un pub à 22h00. Nous refaisons le monde et discutons de nos enfants respectifs, de nos choix de carrière, quand une bagarre éclate. Une vraie, avec de la country et des coups de poings. Nous nous éclipsons le plus vite possible. Et je retrouve mon lit avec bonheur car le lendemain, nous prenons l’avion pour notre site de production.

Lever 5h30, c’est rude. Sachant que je suis toujours plus ou moins en décalage horaire et que j’ai passé une partie de la soirée dans un bar, ouille.

Heureusement, il y a des beignets dans l’avion, ça va tout de suite mieux. Arrivée au camp, la cité dortoir est chouette. Et il y a de la nourriture, en libre-service partout, dont de délicieux cookies au beurre de cacahuète.

J’ai d’ailleurs, de façon générale, largement abusé de la nourriture….

Il y a au moins huit cents marches à monter et à descendre dans l’usine  et c’est sportif. Mais j’ai bien aimé. De retour au centre-ville (ça me rappelle le douanier : « il y a tant de chose à voir au Canada, pourquoi venir ici ???? Hé bé, on n’est pas là en touriste, mon bon monsieur).

Le lendemain ma chef a organisé une réunion avec le directeur de la filiale … je lui parle de ce qui m’a traumatisée le plus : la perte de mon gel à cheveux. Très concerné, le directeur me dit qu’à la prochaine mission, il me donnera le sien, il en a plein à la maison. C’est là que je me dis, en fait les réunions avec les grands chefs, ce n’est pas difficile. Toi quand tu es dehors, tu vois les gens entrer dans la salle avec les directeurs, et tu penses qu’ils ont des discussions très sérieuses, que toi-même pauvre misérable fantassin tu n’es pas à même de comprendre, pleines de chiffres et d’acronymes.

Je lève aujourd’hui le voile sur cette légende. Les directeurs sont comme nous et en plus ils ont eux aussi des problèmes de cheveux.

Retour en avion, Buisness Class (j’adooooore, d’ailleurs j’en profite pour goûter un vin de glace pétillant), je suis à côté d’un écrivain célèbre. Apparemment les hôtesses sont fans, et moi, bien sûr, je ne le connais pas. Cette mission m’aura également dévoilé l’étendue de mon manque de culture générale.

Mais globalement, je suis plutôt contente de cette mission…mais toute boudinée dans mon pantalon !

7 commentaires

  1. Je suis retombee par hasard sur ton billet que je n’avais pas eu le temps de lire jusque la! J’adore tes recits de deplacement professionnels! Je me suis bien entendu tordue de rire!!! Merci merci merci pour cette bonne humeur de bon matin! J’adore!!!
    Une belle journee a toi!

  2. merci pour le partage de cette aventure 🙂 , je le confirme, nos supérieurs sont des gens comme nous….oui, moi aussi je met fin à une légende lol. Bisous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *