Ma meilleure ennemie

Je la croise souvent. Elle fait partie de ma vie. Et elle est toujours là pour moi.

Mais mine de rien, elle observe ce que je fais. Mes faits et gestes sont analysés, et souvent elle me propose des axes d’amélioration. Peu importe la performance. Parfois je me surprends à me trouver bonne dans ce que je fais, mais pas elle. Jamais. Même si je réalise un exploit, elle préfère me rappeler toutes les fois où je n’ai pas atteint le but que je recherchais.

Ma meilleure ennemie me pousse à relever tous les défis.

Elle est sincèrement ravie quand on fait appel à moi pour des projets ambitieux, voire impossibles, voyant là une occasion pour moi de faire toujours mieux. Le président directeur général veut que je fasse une présentation en anglais devant la communauté européenne, sur un sujet que je ne maîtrise pas ? Elle est ravie.

On me propose de réaliser une œuvre historique sur l’histoire géologique du Massif central au 18eme siècle? Elle en saute de joie.

On me propose de chanter à l’église devant 200 personnes (et en plus ce sont pour ainsi dire tous mes voisins) elle me pousse bien sûr à accepter.

Elle refuse d’entendre les phrases telles que  « je n’ai pas le temps », ou « je ne m’en sens pas capable ». Pour elle, quand on veut, on peut. Pour elle, il n’y a pas de hasard dans la vie. Si on me propose des projets, c’est que je dois les réaliser.

Ma meilleure ennemie voit aussi en chaque occasion la possibilité pour moi de grimper les marches de ma propre estime. et de me prouver que je suis capable de réaliser ces projets, mais sans tenir compte de mes doutes et de mes peurs. Sans tenir compte de mon stress, de mes angoisses.

Parfois, je lui rappelle que je ne suis pas obligée de tout accepter, que certaines missions confiées vont bien au-delà de ce que je sais faire. Que ça fait du bien, aussi, de rester dans sa zone de confort. Mais à chaque fois, elle reste sourde à mes remarques.

Mais dernièrement, il y a eu cette conversation :

« Et vous  ne croyez pas, Madame Frençois que le héros des histoires, c’est celui qui essaie et qui fait quelque chose. Et vous, vous êtes une héroïne, Madame Frençois, depuis longtemps …»

Oui … ma meilleure ennemie…

C’est moi.

Amélie Jeanne.

 

8 commentaires

  1. C’est drôle, mon article du jour porte un peu sur le même thème que toi. Mais moi, je tiens ma meilleure ennemie bien bâillonnée au fond de la cave, et exceptionnellement je l’ai un peu lâchée cette fois-ci !

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