La mode du « sans  » et le syndrome du bocal de cornichons…

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Cela fait un moment que je m’interroge, sur notre alimentation. Au sens large. Parce qu’on est rentré dans la mode du « sans ». Il y a d’abord eu les sans colorants, sans conservateurs, sans exhausteurs de goût, élevé sans antibiotiques, puis sans sels nitrités. Moins 25% de sel, sans sucres ajoutés, et sans OGM. Voire sans huile de palme et sans gluten. Et le fameux sans lactose. C’est un peu la course à qui retirera le plus d’éléments de ses produits. 

Avant cette mode du « sans, » je me demande bien ce qu’on a vraiment avalé (quand j’étais plus jeune, le choix se faisait entre light et normal). 

Mais quand on regarde les propositions qui sont faites, il y a de quoi avoir peur.

Vous avez remarqué le rayon chips ? Des chips à la viande, au fromage, aux oignons, paysannes, à la sauce barbecue, au wasabi, aux herbes à la tomate et même au poulet rôti (si tu as envie d’un poulet rôti, achète un poulet rôti) et des chips qui ne sont plus des chips : chips de légumes, chips de pois chiches, chips asiatiques….mais ce n’est rien en comparaison du rayons yaourts :  maintenant, dans mon supermarché il faut plus de deux rayons réfrigérés pour contenir toute l’offre proposée (avant, c’était nature, aux fruits, chocolat ou vanille….) Alors aujourd’hui, accrochez-vous, entre les bio, les bifidus, les grecs, les allégés, les brassés, les fermiers, à la confiture, à la crème de marrons et  ceux aux fruits qui sont absolument délirants : (avant :  fruits jaunes/fruits rouges), maintenant, en plus, c’est :  kiwi, ananas, cerise, banane, pêche blanche, pêche de vigne, mangue, clémentine, citron, yuzu, goyave, papaye, fruits de la passion, fruits du dragon (si si ça existe !), litchis, pistache, coco, noisette, amande …. les chocolats (noir, extra noir, lait, blanc, chocolat saveur noisette, chocolat saveur coco….), vanille, café, praliné, caramel, double saveur, triples couches, avec crème fouettée, ou bonbons à rajouter dedans, biscuits à tremper, petits desserts, mousses diverses (chocolat, chocolat intense, marron, vanille framboise…), crème aux œufs, crème aux œufs au chocolat, riz ou semoule au lait,…..et ceux que je trouve bizarre : le yaourt à la tarte aux fraises (si tu as envie d’une tarte aux fraises, mange une tarte aux fraises….). Bon à quand le yaourt au mélange bizarre type banane/menthe, feta/fraise ou chocolat/poivre? J’appellerai ça l’expérience inédite tiens…. Sérieusement, ça manque non?

Comme les industriels ont probablement épuisé leur contenu créatif côté yaourts (quoique nous ne sommes pas à l’abri d’un yaourt fraise / basilic), ils jouent maintenant sur les tailles (les gros pots, quoi,….). Et les laits : de vache, brebis, chèvre, et bien sûr, soja, amande, riz, avoine, coco, noisette. Bientôt lama, chamelle, ânesse ? Mais cela va s’arrêter quand ? 

Oui, il faut toujours sortir des nouveautés….c’est donc à la fois la course du sans et du toujours plus. Voire toujours plus de « sans ». Paradoxal, non ?

Mais j’ai essayé, figurez- vous de manger vraiment ….sans. Accrochez-vous ce n’est pas facile (cadre débordé s’abstenir…).

Acheter à manger sans…plastique 

Réduire sa consommation de plastique, c’est essentiel. N’étant pas prête pour le zéro déchet, j’ai tenté de faire mes pleins de courses sans emballage superflu, au supermarché.

Je trie mes déchets et recycle les plastiques, et pour moi en tout cas, force est de constater qu’on ne peut pas toujours faire sans. Le plastique conserve la fraicheur des aliments, et est un emballage bon marché. 

Les produits faciles : les produits de base peuvent se trouver dans un emballage papier  ou carton (sucre, farine, œufs, pâtes, même s’il reste sur l’emballage carton des pâtes une petite fenêtre en plastique pour montrer le produit, (que veux-tu le consommateur est un être méfiant).

Les yaourts avec des pots en verre. 

Dans les pots en verre vous trouverez aussi les sauces tomate, la mayonnaise, la confiture)

Fruits et légumes en vrac, mais pas issus d’agriculture biologique car ils sont souvent emballés dans du plastique (sinon, ils n’ont pas le label bio…)

Il y a beaucoup de proposition de vrac dans les supermarchés d’ailleurs (céréales, noix de toutes sortes, graines…)

Et puis il y a le rayon frais, fromage, viande poissonnerie, oui je sais ça fait PEUR quand on achète un produit sans date de péremption dessus. Pour toi j’ai donc au cours de cette enquête dûment questionné le boucher alors ça donne : 

Viande hachée >> conservation 1 à 2 jours

Volaille si découpée >> 1 à 2 jours

Le porc >> 3 à 4 jours

Le bœuf >> 4 jours. 

Le poisson >> 2 jours.

Heureusement que maintenant on est flexitarien ha ha ha (pardon, je m’égare).

Et puis éviter le plastique inutile comme : 

Le sachet verseur (autrement appelé doypack, du nom de son inventeur, c’est un emballage plastique qui tient debout) C’est vrai c’est pratique, mais bon. Sans compter que pour assurer la fluidité du produit, ils rajoutent un peu de silice dedans. 

Le sachet cuisson (non, mais même si je ne suis pas une flèche en cuisine, je sais faire cuire le riz toute seule). Idem pour les sachets de riz précuits. 

LE truc qui m’énerve le plus : le plateau des bocaux de cornichons. Vous avez remarqué ?  Il y a toujours au fond des bocaux une rondelle de plastique pour attraper les cornichons. Alors qu’avant, et bien on avait une pince à cornichons en bois. Seule alternative : le pot type verre à collectionner (petit contenant, pas de plastique). Ou le cornichon de luxe que j’ai cherché pendant une heure (au rayon produits du monde, celui où je ne vais jamais). Mais quand Chéri a vu le prix du bocal, il a fait gloup.

Et j’évite le triple P : c’est-à-dire le gâteau emballé individuellement dans une boite en carton ou une barquette plastique elle-même emballée. Il y a souvent des caissons en plastique qui servent simplement à tenir le produit en place pour qu’il soit….beau.

Mais évidemment si vous appliquez cette méthode, vos courses coûteront bien plus cher (prévoir bonne argumentation écologique pour Chéri…). Sans compter que tous les pots en verre sont assez lourds à porter….

Acheter à manger sans ….sucre ajouté

Trouver un produit transformé sans sucre ajouté tient de l’exploit. La lecture de toutes les étiquettes prend un temps fou … mais est très instructif. 

Déjà tout ce qui se finit en « ose » est un sucre : glucose, fructose, saccharose, dextrose (que l’on trouve dans les frites du MacDo), maltose et lactose (liste non exhaustive). Et le sucre inverti obtenu par procédé chimique qui regroupe à la fois du glucose, du saccharose et du fructose. Grandiose. Sans oublier tout ce qui est amidon de maïs ou sirop de maïs….

Note que si tu veux acheter du sucre tu as évidemment le choix : poudre, morceaux, liquide, glace, perlé, gélifiant, roux, vergeoise, de canne à sucre, de betterave, de coco, de stevia, sirop d’agave…  (Et si vous souhaitez une alternative, il y a toujours le miel et le sirop d’érable).

Bon évidemment tous les produits transformés en contiennent (sauf quand c’est marqué sans sucres ajoutés…quand même!). 

Il y a du sucre ajouté dans la plupart des produits salés (notamment dans la charcuterie, la vinaigrette, la moutarde, certaines chips, les boîtes de conserve type maïs, petits pois carottes….). Alors méfiez-vous le sucre étant un produit naturel et parfois bio, les produits industriels bio en contiennent souvent (coucou la soupe aux légumes bio !) ou cuisiné avec 100% d’ingrédients naturels…

Evidemment tous les produits à la tomate (type sauce tomate ou soupe à la tomate) en contiennent (le sucre contrebalance l’acidité de la tomate) Certains chocolats noirs sont très riches en sucre, faites attention, parfois en rapport poids/produit cela correspond environ à la moitié de la tablette. Certains yaourts natures, en contiennent aussi. Nature, pourtant c’est sans sucre non ?

Acheter à manger….sans gluten…

Evidemment tous les produits à base de farine sont à proscrire (pain, pâte, pizza, gâteaux)….il existe des alternative avec des produits sans gluten (mais emballés dans du plastique triple P, sinon, ce n’est pas drôle).

Grosse découverte : il y a du gluten dans les glaces. Dans certaines soupes aussi. Dans la plupart des plats cuisinés, évidemment tout ce qui est pané…mais aussi dans les chips (celles aux mille saveurs, type bacon, barbecue, poulet).

Bon en tout cas maintenant on est sauvé, il y a le nutriscore ! (Est-ce que quelqu’un va encore acheter la pizza 4 fromages ? Hum…..pas sûr). Pour classer chaque produit, des équipes de recherches ont mis au point un score qui prend en compte, pour 100 grammes de produit, la teneur :

  • en nutriments et aliments à favoriser : fibres, protéines, fruits et légumes
  • en nutriments à limiter : énergie, acides gras saturés, sucres, sel

Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur (source : Manger Bouger programme nutrition santé). Donc il s’agit d’un ratio (un produit sans sucre ajouté peut être noté C, comme le jus d’orange, car il contient beaucoup de sucre naturellement) et un produit avec sucre ajouté peut avoir un meilleur score (comme une tarte au fromage et aux légumes, noté B, puisqu’elle contient des fibres, des protéines et des légumes). 

En conclusion le plus sain et le plus écologique (mais pas le plus simple…) est d’acheter des produits non transformés. Et privilégier le vrac. Et surtout la clé dans tout ça c’est d’acheter peu, mais souvent. Pour un maximum de produits frais. 

Allez, et bon appétit, bien sûr.

Amélie Jeanne.

10 commentaires

  1. aahhh ! je suis aussi souvent très sceptique devant le rayons yaourts des supermarchés… c’est ce qu’on appelle du marketing… créer un besoin qui n’existait pour vendre toujours plus… j’ai remarqué aussi que c’était très Français : en Angleterre, Allemagne, Pays Bas… les rayons yaourts sont beaucoup plus petits ! chez nous c’est yaourt nature et au choclat, ils ne font pas recette avec moi !
    j’arrive de mon coté à aller dans les magasins bio ce qui évite les emballages de fruits et légumes. je me mets petit à petit au vrac pour certains choses… le tout c’est d’y aller à son rythme en gardant aussi son énergie pour autre chose ! ne pas culpabiliser, on fait ce qu’on peut !

  2. Il y avait longtemps que tes écrits me manquaient… Celui-ci est très beau !
    Le problème, c’est que maintenant, aller faire mes courses au supermarché sans culpabiliser va me prendre 3 heures pour lire toutes les étiquettes.
    Vivement qu’on en arrive aux journées « sans » : sans p’tit déj, sans déjeuner, sans dîner !

    • Ah un homme averti en vaut 2….pour ne pas lire les étiquettes il y a l’application yuka sur smartphone. Parceque c’est vraiment écrit très très petit…..et surtout merci de me soutenir depuis toutes ces années. C’est précieux pour moi.

  3. Comme tu dis, il faudrait se tenir aux produits de base mais pas toujours facile. C’est déjà une grande étape de se rendre compte de tout ce surplus d’emballage.

  4. Mon avis est que la première drogue dure qu’il faudrait combattre est le sucre.
    Et puis, acheter la nourriture très localement (épicerie, boutique bio, boutique vrac, marché, boulangerie que j’évite à cause du gluten) encourage à se mieux nourrir – qu’au supermarché – et à nourrir des relations qui sont une nourriture tout aussi indispensable que celle qu’on compte en kcal.
    Bise et belle alimentation, Amélie.

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