Devenir auteur(e) …ou pas.

Ouvrir un blog n’est pas anodin (tu trouveras l’origine du blog ici), et nombreux sont ceux et celles qui ont pensé à vivre de leur plume.

Mon blog est né il y a plus de deux ans, et j’ai trouvé ma routine dans cette activité qui m’apporte énormément sur le plan humain. Mais rien évidemment sur le plan financier. Voire même il me coute un peu, en fait, entre l’hébergement du blog, le nom de domaine, et les différents outils que j’utilise. Mais là n’est pas la question.

Oui j’ai pensé un jour devenir auteure, et pour cela j’ai cumulé les bourdes à ne pas faire en essayant de percer dans ce domaine. Et comme je suis une fille hyper sympa, je voulais partager mon expérience avec toi, lecteur assidu ou de passage. Qui aspire également à ce destin.

Tu n’es pas sans savoir, si tu me suis depuis un moment, que j’ai écrit un livre. Plus exactement un recueil d’anecdotes illustrées. Ce livre est un peu mon bébé alors le soumettre à une maison d’édition ne fut pas chose facile. Tout écrivain qui se respecte, quand il a mis tout son cœur dans son ouvrage, n’est pas très réceptif sur les critiques (pourtant constructives et nécessaires) que cela peut engendrer.

J’ai néanmoins sauté le pas, et envoyé mon manuscrit lors d’un appel à textes. Je l’ai également envoyé à un agent. L’ouvrage a reçu un accueil que je peux qualifier de positif, mais à condition d’en reprendre entièrement la forme.

Et j’en suis restée là.

Reprendre le recueil de zéro est un travail en soi et il me faut du temps pour le faire, et ce temps je ne l’ai pas (je te rappelle que je suis mère de deux petites filles, et salariée d’une grande entreprise, et accessoirement, je publie des articles scientifiques sur les carbonates (oui je sais c’est bizarre, mais je suis tombée dedans étant petite)  et je créé des logos pour les copines, bref…)

Mais jusque-là j’avais bon pour devenir auteure, c’est la suite qui s’est un peu gâtée….Voici la liste des bourdes à ne pas commettre :

–       Envoyer le lien de son blog à des maisons d’édition : cela vous décrédibilise, et ils ne prennent pas la peine de répondre. Forcément, ils sont déjà submergés de demandes en tout genre, alors, vous pensez, ils n’iront jamais lire un blog…

–       Écrire à des éditeurs en envoyant des extraits. C’est nul. On ne présente pas des bouts de projets. Et ce sont des éditeurs, pas des philanthropes. J’en ai lassé quelques uns…

–       S’éloigner de son sujet : j’ai proposé mes services en tant que rédactrice web. Je me suis inscrite sur un site  dédié aux appels d’offre: j’ai gagné 11 euros pour 3 articles. Un bref calcul m’a indiqué que pour le temps passé c’est moins que le SMIC. Et les sujets traités étaient divers (présentation d’école, pourquoi acheter une pergola…)

–       Proposer  ses services à des magazines ou des sites internet (féminins ou parentaux), histoire d’écrire sur des sujets qui (me) passionnent un peu plus que les pergolas. Aucune réponse non plus. Vous pensez, aujourd’hui la blogosphère est tellement riche, il n’y a qu’à surfer un peu sur le web pour trouver des articles (ce que font certains sites), alors, …

Finalement je me suis lancée dans un projet de bande dessinée. J’ai donc créé un dossier en proposant une série sur les chroniques de ma vie ordinaire, un résumé, assorti de quelques planches. Je l’ai envoyé à des maisons d’éditions spécialisées dans la bande dessinée aucune réponse évidemment. Songez plutôt, les scénaristes et les dessinateurs (en général dans la bd c’est un tandem)il y en a beaucoup sur le marché, de très bons professionnels en plus, pourquoi s’embêter avec un projet comme le mien?

Néanmoins, grâce à une copine, j’ai réussi à avoir une réponse : la maison d’édition trouvait le projet mignon, mais il était évident qu’il n’y avait pas de quoi faire une série de bandes dessinées…pas assez d’anecdotes ! (ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha hou hou hou hou hi hi hi ….pardon je m’égare).

Alors que faut – il  faire ? la recette est simple : il faut du temps, de la patience et de la persévérance. Et un peu de chance aussi.

Dans le cas d’un roman, une fois l’ouvrage rédigé il est conseillé de le laisser dans un coin et de le reprendre un peu plus tard. Voire de le réécrire entièrement. Puis de faire ce qu’on appelle des béta-lectures. Donc des personnes de votre entourage ou étrangères (c’est mieux d’ailleurs) qui vous donneront leur avis. Puis de faire corriger l’œuvre par un professionnel, car trop de fautes d’orthographe peut être rédhibitoire. Enfin l’envoyer à des maisons d’édition, en espérant un jour que le projet soit « recevable » (car pas de doute, il faudra à nouveau le réécrire…).

Il y a aussi l’autoédtion, il existe des plates-formes spécialisées qui permettent de publier soi-même. Aujourd’hui les auteurs indépendants sont nombreux et certains réussissent à percer. Publier un ouvrage est assez facile, en revanche le vendre c’est une autre histoire. L’autoédité doit tout faire tout seul, y compris le plan de communication pour faire connaître son ouvrage…

Dans le cas d’un projet de bande dessinée, si vous souhaitez soumettre quelque chose  à une maison d’édition, il faut préparer un dossier qui présente le scénario, les personnages principaux, et les deux ou trois premières planches. L’autoédition dans le milieu de la bd est plus rare, mais il existe des sites qui permettent de faire connaître les auteurs, et qui publient leurs bandes dessinées sous format numérique.

Quant à moi, mon projet n’est pas encore mûr.

Un jour il le sera peut-être.

Dans tous les cas, un changement est arrivé dans ma vie. Et mon destin ne prends pas vraiment encore le chemin d’auteure.

Vous l’avez certainement remarqué, je publie moins qu’avant. Ce n’est toujours pas un problème d’inspiration, mais bel et bien un manque de temps. J’ai désormais un nouveau travail à temps plein, qui me demande beaucoup d’énergie et une forte adaptabilité.

Je pense que j’avais besoin d’explorer d’autres voies,  crise de la quarantaine oblige.

De toute façon, soyons pragmatiques, auteure, je le suis déjà  non ?

Amélie Jeanne.

43 commentaires

  1. Oui, auteure, on l’est déjà ! Je me retrouve parfaitement dans tout ce que vous dites. Je me suis moi-même posé toutes ces questions. Nous aimons des milieux assez fermés (dessin, écriture) et il est vrai que percer n’est pas facile. On a ce besoin de reconnaissance et d’accomplissement. Mais au-delà de ça, je crois qu’il ne faut pas en faire une obsession. Il faut continuer de faire ce que l’on fait de mieux avec passion et qui sait, un jour…Le plus important, c’est le partage et l’échange qu’on peut avoir avec les autres. J’avais créé un premier blog qui ne décollait pas et au moment où j’ai arrêté de l’alimenter, je me suis retrouvée avec 600 visiteurs d’un coup et des commentaires sur des articles bien particuliers. Depuis 2017, j’ai créé mon blog mariage qui attire une vingtaine de visiteurs par jour mais sans trop de commentaires. Pourtant, les gens me disent qu’ils le trouvent intéressant. Il faudrait sans doute que je travaille davantage sur la communication mais ce n’est pas facile ! J’ai la sensation que les gens prennent des informations en lisant mes articles mais sans prendre la peine de me faire savoir tout ce que ça peut leur apporter. J’avoue que c’est un peu frustrant. D’ailleurs, je suis preneuse du moindre conseil !

    • Merci pour ce partage d’expérience…J’ai pour le moment laissé tomber ma carrière d’auteure….j’ai un nouveau métier qui me prend bcp de temps. Je garde mon activité de blog car c’est vraiment un loisir. Pour se développer il faut y consacrer du temps faire de la pub sur les réseaux sociaux commenter les articles des autres blogueuses définir un planning de publications travailler le SEO les # bref c’est très chronophage mais en général ça marche. Bon courage à toi !

  2. Tout à fait d’accord avec ce que tu dis sur l’auto-édition. Je publie des livres pour enfants sur KDP (la plate-forme d’Amazon) mais c’est ensuite très dur de les vendre. Écrire un livre n’est que le début de la chaine et ce n’est pas pour rien qu’on parle de “métiers du livre”! (édition, marketing etc…) (pour les personnes que cela intéresse: https://rainbowsetc.fr/2017/05/09/comment-jai-publie-un-livre-pour-enfant-avec-amazon/)

  3. C’est marrant pour moi de lire ceci alors qu’en dbut de moi je me suis lancé sur un coup de tête dans un concours… avant de me dégonfler pour diverses raison (la principale étant que je me suis probablement trompée de concours)
    Bref, merci pour ce retour d’expérience sur le rêve de beaucoup d’entre nous (moi incluse, tu l’as comprit )

  4. Phytoplancton !!…
    Y’a que toi pour faire de tels liens et images. Cela vaudrait bien un petit dessin : Amelie la Phytoplanctone et ses minis phytoplantones. J’en souris d’avance
    Clairette

  5. C’est chouette comme projet ! Il faut se donner le temps certainement.
    J’imagine bien que sur la “blogosphère”, beaucoup ont cette idée derrière la tête … je suis étonnée d’ailleurs de ton point sur le sujet, j’aurais plutôt tendance à penser qu’avoir un blog est plutôt une chose positive aux yeux d’un éditeur (tout dépend du sujet et de la qualité de celui-ci évidemment), mais cela leur assure une visibilité et une petite communication “gratuite” (voire des futurs lecteurs déjà conquis) … il n’est d’ailleurs pas rare de voir des blogueurs devenir auteurs ? Cela dit c’est surement plus vrai sur les sujets types guides et autres …

  6. ce n’est pas facile de devoir faire le choix de s’éloigner de ce que l’on a fait pour plaire à l’éditeur, quitte à ne plus se retrouver dans cet écrit !
    Mais qui sait ? peut-être qu’une maison d’édition tombera sur ton blog et trouvera super toutes les anecdotes que tu nous partages ! en tout cas, la vivacité d’esprit de tes filles que tu ilustres me plait beaucoup !

  7. A chaque phase de la vie, ton expérience s’enrichir. Alors ne t’inquiète pas pour la fréquence de publication sur ton blog : ton talent reste et reviendra dès que tu entreras dans une nouvelle phase de ta vie qui te le permettra. Ta vie reste pleine de richesses que tu raconteras dans tes dessins ou dans tes textes mais cela peut attendre demain, après-demain ou le jour d’après. Vis pleinement cette nouvelle étape dans ta vie et ne te pose pas trop de questions sur le “et si j’avais fait un autre choix”. Tu as une petite famille formidable, un travail plein de nouveautés et des tas de petites anecdotes que tu nous a raconté et qui nous ferons rire encore longtemps.
    Et surtout, surtout quand elles seront compilées dans un livre, fais nous signe pour que j’en offre à tous mes amis qui ont des enfants de l’âge des nôtres. Tu m’as fait sourire tellement de fois, que je ne peux que continuer à partager ces anecdotes.
    Bises Clairette

  8. J’ai dévoré ton article, je le trouve riche et en même temps simple et modeste. Je me suis reconnue dans la proposition d’articles aux sites parentaux et féminins (mouahahaha)! Et OUI, tu es déjà une auteure.

  9. Hello, si tu écris sur ton blog, tu es déjà auteure effectivement. Je n’ai pas du tout envie d’écrire plus que ça. Mon mémoire de M2 a été publié : la prévention des violences scolaires….. Tout un programme. Je rédige une thèse (ma crise de la cinquantaine qui a besoin de changer d’air) vachement sérieuse et c’est un boulot à temps plein. En fait, je voudrais avoir le temps de lire des romans qui n’abordent aucun des sujets de mes études 😉

  10. Merci pour ce retour d’expérience très intéressant ! Nous sommes nombreuses à en rêver je crois 🙂 Si jamais tu veux qu’on fasse un truc à deux un jour dis-moi ! J’ai plein d’idées de scénario mais je dessine comme u enfant de CP.

  11. Merci pour ce partage très intéressant !
    Je vis l’expérience d’auteur de roman en ce moment, c’est une aventure déroutante parfois mais très formatrice aussi.
    Je suis passée par l’auto-édition et j’ai été ensuite contactée par un éditeur auquel j’avais envoyé mon manuscrit. Le texte sortira en librairie en janvier. Je pense préparer un petit article sur le sujet dans quelques temps.
    Ce que je retiens c’est qu’il faut vraiment s’armer de patience (et encore, dans mon cas, c’est allé vite…ahah)

  12. tu ne peux pas être partout à la fois chère Amélie. Aujourd’hui c’est le démarrage d’un nouveau job, qui te prend ton énergie et ton temps, c’est bien normal. mais avec ce que tu sais déjà, la prochaine fois, tu auras moyen de taper juste, que ce soit pour un romain ou une BD sur la vie de famille. moi je pense au contraire que tu as moyen d’en faire une avec tous ces anecdotes qui sont tellement drôles et qui parlent j’en suis sure à beaucoup de mamans !
    si ça devient un projet à temps plein un jour, que ton énergie et ton temps sont dessus, ça fera une belle différence.
    en tout cas si tu as besoin n jour d’une lectrice beta, j’en suis avec plaisir !

  13. Super intéressant ce petit compte rendu! Je crois qu’on est nombreuses sur la blogo, à rêver plus ou moins secrètement de vivre de sa plume… Je ne déroge pas à la règle et si un jour ça pouvait arriver je crois que je serais comblée. Reste que je suis lucide, peut être même parfois trop, et que j’imagine bien toutes les difficultés que cela représente dans le monde hyper-connecté d’aujourd’hui, encombré d’auteurs, de rédacteurs, de journalistes-pigistes et d’éditeurs qui se tirent la bourre pour seulement quelques places pour des happy few. Je ne doute pas de ton talent, il est là et bien exploité. Mais le monde est ce qu’il est, et comme tu dis, il faut beaucoup travailler son projet en amont pour en faire quelque chose de réel… Tu as déjà une belle réalité ici, mais comme toi j’aimerais beaucoup voir un jour tes anecdotes prendre encore plus d’ampleur. Je te le souhaite du fond du coeur et je serai une de tes premières clientes ce jour là!

  14. Très intéressant cet article, merci de partager ton expérience !
    Donc c’est si peu rentable la rédaction web via ce genre de sites ? J’hésite à le faire mais j’ai toujours peur d’y passer trop de temps… Après les sujets pas intéressants ne pourront de toute façon pas être plus ennuyeux que le droit public (thème donc est spécialisée la maison d’édition où je bosse…) !

    • Alors si tu veux te lancer la dedans il faut persévérer car plus tu fais de textes reçus mieux tu es noté et du coup tu as accès à plus de commandes. Il faut se connecter plusieurs fois par jour pour se positionner sur les appels d’offres. Moi je bossais sur textbroker. Cela donne un complément de revenu de toute façon.

      • Du html j’en fais pour les newsletters au boulot, ça ne devrait pas être un frein…
        Oui j’avais vu pour le test, après ça paraît logique pour un boulot de rédacteur…

        En tout cas merci pour ces renseignements !

        Une dernière petite question : comment tu es rémunérée ? Ils font un virement ? Et tu le déclares commet aux impôts ? “activité indépendante”, un truc dans le genre ?

      • Au bout de 3 textes tu peux demander à être payée et ils font un virement. De mon côté comme je ne n ‘ai gagné que 11 euros je n’ai pas pensé à le déclarer aux impôts. Il me semble que tu as une case spécifique pour des revenus annexes.

  15. Article très intéressant! Je vous souhaite vraiment de réussir dans cette voie. Essayez d’y consacrer chaque jour un peu de temps (même 5 minutes), ne lâchez rien car ce serait vraiment dommage qu’arrivée à la fin de votre vie vous regrettiez (les regrets c’est jamais bon!). C’est sur que les échecs successifs, le boulot à temps plein et la vie de famille à gérer ne doivent pas beaucoup aider, mais n’abandonnez pas. Si d’autres l’ont fait, vous aussi vous pouvez!

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