Carnet de voyage…Amélie en Turquie

Plus de 200 abonnés, waow, c’est le début de la gloire ! Blague à part, je suis ravie que ce que j’écrive vous plaise, alors, pour fêter ça, je vous ouvre mes carnets de voyage.

Non, je ne vais pas vous parler de géologie, même si j’ai aimé chaque mission qui fut pour moi une expérience inoubliable et enrichissante. Mais il n’y a pas que la géologie dans la vie il y a aussi le choc des cultures (et ouille ça peut faire mal).

Aujourd’hui, je vous parle de la Turquie. J’en ai gardé de sacrés souvenirs…

J’y ai rencontré pour la première fois des troglodytes. Des paysans donc qui vivaient dans les grottes alentours, en compagnie de leurs animaux. Ces gens n’ont rien, mais pourtant ils vous donnent tout. Cette gentille famille m’a bouleversée par sa simplicité  et sa chaleur, (et un peu étonnée le grand père parlait un français presque parfais, et avait travaillé à Paris, à deux pas de ma société, le monde est petit, non?). Après le boulot nous jouions au foot avec les enfants puis nous prenions le thé, on se racontait nos vies autour d’un feu de camps.

J’adore ces rencontres, ces échanges, mais l’occidentale habituée à son confort que je suis se retrouve évidemment confrontée à des us et coutumes locales.

Ames sensibles, arrêtez votre lecture ici.

***

Toujours là? Bon, ben allons-y.

Où vomir quand vous êtes invités chez les troglodytes est une question épineuse, mais dont je vous parlerai plus tard. Car au final, ce qui m’a le plus traumatisée marquée, ce sont les toilettes à la turque de notre hôtel. Attention…pas les choses que l’on trouve dans les aires d’autoroutes ou certains bistrots douteux en France, non, les vraies, les terribles toilettes turques.

Pour arriver au site d’étude nous avons franchi parfois avec peine trois à quatre cols de montagne gardés par des barrages de militaires pas commodes, et le seul « hôtel » de la petite bourgade où nous allions, (à côté du site des troglodytes) était un petit truc délabré qui ne payait pas de mine et qui s’appelait hôtel Kosq (prononcez « queuchque », comme « mais queuchque que c’est que ça ?).

Dans l’hôtel Kosq, il y a environ 30 chambres. 30 chambres et un endroit qui sert de toilette. Pour tout l’hôtel, oui, oui.

Cette année-là (ah oui, parce que dans l’équipe il y avait des fidèles de l’hotel Kosq), les gens avec qui je travaillais m’ont signalé que j’avais de la chance,  car au lieu de la traditionnelle terre battue, avec un trou repli à ras bord de m…, il y avait du carrelage avec un trou remplis à ras bord de m….. (Ils avaient fait des travaux…). Et une porte, mais qui ne fermait pas.

Arg.

Bon…..

Premier essai. Il faut procéder par étape :

  • Entrer (l’odeur n’est évidemment pas très engageante, pour ne pas dire pestilentielle)
  • Eviter de toucher quoi que ce soit (et le cas échéant avoir toujours sur vous votre tube de gel désinfectant hydro-alcoolique et son petit frère)
  • Remonter les jambes de pantalons, c’est une question de survie
  • Adopter la position du sumo, en extension sur les adducteurs
  • Ne pas oublier de tenir la porte.

Ah si j’oublie  – Faire ce qu’on est venu y faire.

AaaaaHHH – Evitez à tout prix les éclaboussures, ce qui donne un mouvement d’extension supplémentaire.

Evidemment c’est à ce moment-là quelqu’un essaye d’ouvrir la porte et moi et mon turque parfait je hurle : « NON n’entrez pas c’est occupé !!!!!!NOOOOOOOON !!!! »

Bon. C’est fait.

Pas de chasse d’eau car le but consiste à remplir le trou. Pour en faire quoi, je ne sais pas.

Et m…pas de papier.

Evidemment.

Heureusement, j’ai toujours un paquet de mouchoirs sur moi.

Aaaahhhhhh c’est alors que le contenu entier de mes poches de pantalon (un vieux treillis de l’armée récupéré dans un déstockage militaire…mais comment font les soldats ????) est parti dans le trou soit : un stick à lèvres et mon argent.

Plutôt mourir que de mettre ma main là-dedans…Heureusement que ce n’était pas les clés de la voiture…de toute façon elles auraient été perdues corps et bien.

Du coup, pour éviter toute rencontre non désirée, j’y allais à 3 heures du matin, je faisais sonner mon réveil exprès. J’ai fini la mission épuisée…

Popo ou dodo il a fallu choisir…

***

Quoi, vous vous demandez où vomir chez un troglodyte? Bon allez parce que c’est vous :

Il faut avoir un sac plastique sur soi.

Bon et bien comme je n’en avais pas, j’ai vomi sur mon directeur de recherche (je ne voulais pas que la grotte sente le vomi, c’était un choix logique…).

Ah qu’est-ce que c’était chouette cette mission en Turquie….

 

12 commentaires

  1. Tu es géologue ? C’est drôle, j’ai travaillé pendant des années avec des géologues, et il ne leur est jamais arrivé de telles aventures… ou alors, ils ne s’en sont pas vanté !
    Peut-être qu’on se connaît ?
    😬

  2. Tu es géologue ?! Yyyyeeeaaahhh !!! J’ai une licence de géologie et j’ai eu beaucoup de mal à choisir entre continuer en géologie pour faire une thèse (en paléontologie) ou devenir maîtresse 🙂 J’ai finalement choisi l’enseignement, mais « géol un jour, géol toujours » !!!

  3. Ca me rappelle mon premier voyage en Afrique. C’était au Burkina Faso, il y a plus de 20 ans et comme toute fille qui se respecte entre 2 étapes et ben… Faut aller faire pipi! Je demande où sont les toilettes alors que l’on est au milieu de nul part (quelle drôle d’idée de chercher des toilettes dans le désert) mais un brave homme m’indique quand même un endroit. Je m’y rend, ne voir rien! Mais où sont donc les toilettes en faïences avec une porte qui ferme à clef ?! Le brave homme doit être sénile car il n’y a rien d’autre là qu’une immense étendue plate avec un trou au milieu!

  4. Je n’ai qu’un truc à dire : OMG ! dire que je me plains des toilettes des camping… tu as fait preuve d’une bravoure exemplaire, on se révèle dans l’adversité !!

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