Aujourd’hui grève SNCF, je suis en télétravail. Je me dis après tout autant bosser comme une acharnée dès 8h32, et passer prendre ma fille pour une fois à la sortie de l’école à 16h30, avec une de ses copines pour…lui faire plaisir.
Je ne vois pas passer la journée, je mange à peine, de toute façon aujourd’hui je ne me nourris que de gâteaux, de café et de chocolat….pour me présenter à 16h29 pétante avec les mamans, à la sacro-sainte heure des mamans, celle où je ne peux jamais être. Je suis très fière de cet exploit ! Je déchante vite devant la moue de la maîtresse, qui m’explique que Julie pleure parce qu’elle veut rester à la garderie avec ses copines….bon, loin de me décourager devant ce premier écueil, je me dirige vers la seconde classe où un certain Mathis se fait tancer sévère pour son comportement, et attend patiemment qu’on me remarque pour « embarquer officiellement » la meilleure copine de Julie, Madeleine (je suis passée prendre Julie d’abord, pour être sure qu’on me reconnaisse en tant que « maman de Julie », c’est plus simple si Julie est avec moi), qui, elle, fait des bons de joie sur place en me voyant arriver.
Une fois les petites moufles, les petites bonnets et les petits manteaux attribués à leurs propriétaires, direction la sortie. J’explique aux filles que, pour leur faire plaisir, on va aller à la boulangerie se chercher un bon goûter. J’explique à Julie que ce n’est pas la peine de bouder parce qu’on ne rentre pas tout de suite jouer, et je me dirige courageusement vers la boulangerie. A 5 minutes à pied de chez moi, jouable. Mais c’est sans compter les filles bien décidée à dépenser leur énergie en jouant au yamakazi, et à faire la course. Une fois dépassée l’intendante de mon immeuble et son regard désapprobateur sur ma façon d’encadrer les moins de 6 ans, j’arrive sur la partie un peu corsée du parcours, celle où il y a des voitures….Je serre fermement les petites moufles, bien décidée à ne pas me laisser déborder.
Dans la boulangerie, les filles inspectent les lieux, tripotent les décorations de Noël, et vérifient s’il y a des sucettes en chocolat, le saint graal qui les a motivé à venir jusqu’ici, constatent qu’il n’y en a pas et décident tout à coup de compter toutes les loupiotes de guirlandes. Puis me hurlent qu’elles veulent un paquet de bonbons, parce que chez moi, honte suprême, il n’y a pas de carambars….Une fois mon pain acheté sous l’œil un brin moqueur / désapprobateur /amusé des autres clients, nous ressortons. J’ai quand même pris un paquet de guimauves au chocolat pour faire plaisir (je culpabilise pour les carambars….), et en distribue une chacune, les filles me prennent la main, de l’autre, elles mâchonnent leurs guimauves, et moi, au milieu, je me dis, qu’on est pas mal…. mais ce calme apparent est de courte durée et elles se remettent à sauter partout.
Evidemment, Julie écrase alors de son pied droit une ENORME crotte de chien (probablement Saint Bernard…). Puis décide de faire demi-tour en tapant du pied parce que Madeleine est plus rapide à la course….pour finir par bouder ferme à l’arrivée en bas de l’immeuble (l’intendante n’est pas là, ouf).
Finalement le goûter ce fut un dixième de croissant pour Madeleine, et pour Julie quelques raisins pris sur le pain aux raisins, et deux miettes….ça valait vraiment le coup d’aller à la boulangerie !
Le choix des petites se portent sur un film à regarder et pour une fois elles sont d’accord et regardent Cendrillon…. Elles en oublieraient presque les guimauves en chocolat. Enfin, presque…ma puce qui maîtrise bien à présent l’outil télévision/PS3 fait pause pour qu’elle et sa copine puissent réclamer leur dû sans perdre une seconde du dessin animé…Une fois Cendrillon terminé, les filles décident de jouer aux barbouzes. L’idée est de quitter la pièce principale en rampant pour ne pas se faire voir de moi qui, la culpabilité aidant, me suis remise au travail (au cas où les gens m’enverraient des mails pour vérifier que je suis bien derrière mon ordi….)…pour regagner la chambre. C’est au premier clack bang badaboum, que je commence à m’inquiéter. Puis les filles sortent, Madeleine furieuse, Julie toute rouge. Première dispute, qui dure au moins 32 secondes avant réconciliation.
Elles repartent, puis Julie revient pour me donner un caillou. J’entends Madeleine crier « Julie tu viens ??? Mais je suis en train de parler à Amélie ma mère ! » Deuxième dispute dont j’entends les bribes. Arrête ! Non ! C’est mon tour ! Finalement elles finissent par deviser sur les contenus des calendriers de l’avent.
Julie décide alors de tailler ses crayons de couleur au-dessus de la poubelle. La poubelle ne sent pas très bon, mais ce n’est rien à côté de l’effluve malodorante qui provient des bottes de Julie dans l’entrée. Je me dis avec effroi que le papa de Madeleine, va penser qu’on a joué aux boules puantes dans la maison…
18h30 arrive, le papa de Madeleine n’est pas encore là. Pendant que Madeleine décide de recenser les bonbons qu’il y a chez moi, Julie va lui chercher des papillotes en chocolat. Puis elles finissent par deviser sur les ornithorynques (les ornithorynques ???). Puis décident de me faire une blague avant de se disputer pour la troisième fois.
Finalement le papa de Madeleine arrive. Evidemment les filles se cachent et hurlent qu’elles ne veulent pas se quitter. Drames, bouderies, pleurnicheries…pour finalement se séparer en se disputant (parce que Julie ne fait pas de bisou et pas de câlin, ou alors rarement). Et pendant que je discutais avec le papa de Madeleine, Julie a boulotté 4 chocolats…
Je viens de comprendre pourquoi l’heure des mamans s’appellent l’heure des mamans, parce qu’en fait à l’heure des mamans, c’est à leur tour de gérer les petits diables !