Et aujourd’hui tout recommence…

Mais mais mais, que se passe-t-il ? Amélie Jeanne n’a rien publié ces jours-ci ! Oui c’est vrai j’ai un peu déserté pour un moment les réseaux sociaux …

Je vous ai manqué ?

J’ai accouché l’année dernière d’une merveilleuse petite Charlène, née malheureusement avec un RGO (reflux gastro œsophagien pour les chanceux qui ne sont pas intimes avec ce truc). Autant dire que, quand elle est née, je n’ai pas beaucoup dormi.

Et puis j’ai repris le travail, avec plaisir car je suis une droguée du boulot. Je suis une passionnée, et je me suis toujours investie à 200 %. Soirs et week-ends si besoin. J’ai toujours considéré les arrêts maladie inutiles, et les congés maternité beaucoup trop longs (bon je tiens à vous rassurer dès maintenant, j’ai changé d’avis depuis…mais le chemin fut long)

J’ai repris le travail mais mon bébé ne faisait pas ses nuits. Déjà, c’était difficile. Et rester performante, avec deux heures de sommeil au compteur n’est pas chose aisée. Les petites fautes d’inattention ont commencé. Les bêtises, les oublis, les petites chutes.

Puis j’ai commencé à pleurer. Pour un rien. Incompréhensible.

Je suis allée voir, sur les conseils de mes amis inquiets, la psy du travail qui m’a dit : « vous faites un burn out. Il vous faut deux mois d’arrêt de travail pour vous reposer ».

Hein ? Mais non !

J’ai continué à gérer mon quotidien, mes enfants, mon boulot. Les grosses fautes sont arrivées, les chutes plus graves, et un accident de voiture. Et tout à coup, je me suis retrouvée incapable de faire les devoirs de CE1 de ma fille ainée. Ou de me souvenir de mon code de carte bleue (grand moment de solitude).

Le médecin du travail, inquiet, a préconisé un arrêt de deux mois (il faut dire que j’avais une entorse, un lumbago, des migraines, et des douleurs articulaires aigues, et j’avais du mal à cacher tout ça)

Deux mois d’arrêt ? Non mais ça ne va pas non ?

Mon chef a fini par venir me voir, et m’a renvoyée chez moi en me disant de me reposer. Et de me reposer longtemps. C’est ridicule, je m’en rends compte aujourd’hui, mais je l’ai pris sur le moment comme un échec personnel.

Je suis arrivée chez mon médecin traitant qui (sans surprise…), a prescrit un arrêt maladie de deux mois (fermes…). J’ai accusé le coup dans son cabinet (« Quelqu’un a un lexomil pour Mme Frençois ? »)

Au bout des deux mois révolus, j’ai voulu retourner travailler, notamment parce que j’avais une super mission prévue en Afrique et que je voulais ab-so-lu-ment y aller (tant de projets en cours…). J’en ai parlé à mon médecin traitant, qui voyant mon état physique proche du délabrement (perte de poids considérable, hécatombe capillaire, cernes décamétriques) et ma grande envie d’aller en mission 15 jours dans un pays au bord de la guerre civile, m’a envoyée chez un psychiatre.

Tout ça, c’était il y a 6 mois. Oui cela fait 6 mois maintenant que je suis en arrêt maladie. Et il y a les points positifs d’avoir été sévèrement burnée (ah ah ah, oui je sais c’est nul, même mon humour est fatigué).

J’ai pu remettre mon jean préféré (celui d’avant mes grossesses), qui sédimentait au fond de mon placard depuis des années (on garde toujours espoir de remettre un jour son jean préféré).

J’ai commencé le solfège et le chant lyrique, et j’adore ça.

Des années que mes textes étaient dans mon ordinateur, ils fleurissent à présent sur mon blog. Moi qui ne connait rien à rien au monde informatique. J’ai retrouvé le goût de l’écriture, et du dessin. Et surtout j’ai eu du temps pour faire tout ça.

Au fil du temps, je me suis habituée à rester chez moi, et j’ai retrouvé le goût de faire des choses pour moi, j’ai renoué avec mon côté artistique, j’ai été là pour mes enfants, mon chéri…et petit à petit, j’ai perdu l’envie d’aller travailler.

Je suis donc retournée voir mon médecin pour lui dire que j’étais guérie, car je voulais rester chez moi.

J’ai tout de même repris hier le chemin du bureau. J’ai revu les copains avec plaisir, j’ai rebranché la boite mails. Les projets que j’aurai à gérer sont nouveaux et intéressants, et ça donne envie, c’est vrai.

Je reprends à mi-temps. Pour recommencer doucement. Et pour trouver un nouvel équilibre, celui où je prendrai, je l’espère  le temps de faire des choses que j’aime et de prendre soin de moi.

Alors je serai toujours là sur le blog, mais peut-être un peu moins productive. Mais c’est pour la bonne cause. J’ai fait de très belles rencontres sur la blogosphère. Vos commentaires, vos likes et nos échanges m’ont permis d’aller de l’avant. Merci à vous.

Aujourd’hui tout recommence, mais pour moi rien ne sera comme avant.

19 commentaires

  1. Hello Amélie… Je découvre cet article avec deux ans de retard mais j’avais quand même envie de te laisser un petit mot car je m’y suis énormément retrouvée… J’ai l’impression d’y lire mon année. On sous-estime beaucoup trop les conséquences des RGO chez les bébés et ce que cela peut engendrer sur tout l’entourage.
    Je frôlé le burn-out mais je n’ai jamais osé consulter. Je craignais de devoir rester chez moi, pour moi cela aurait été une punition tellement je me suis sentie parfois oppressée par mes enfants. Aller au travail m’a un peu servi d’échappatoire mais c’est vrai que je n’ai pas du tout été efficace et j’en fais encore les frais aujourd’hui, j’ai toujours des difficultés à me concentrer.
    Bref, je m’aperçois que nous avons beaucoup de points communs et c’est un réel plaisir de suivre tes chroniques. J’espère que tu te sens mieux aujourd’hui !

    • Merci Annouchka, tu sais, reconnaitre qu’on a besoin de repos, c’est le premier pas vers la guérison. Une fois que j’ai reconnu être en burn out (il m’a quand même fallu 3 mois), c’est là que le processus de récupération a pu s’amorcer. Lâcher prise, en somme. Je n’ai pas été assez à l’écoute de mon corps. j’ai toujours cru que je pouvais tout surmonter. Mais on a tous nos limites. Prends soin de toi, il faut savoir se ménager, si on veux tenir la distance 🙂
      Je vais mieux aujourd’hui, mais je ne suis pas encore tirée d’affaire. Il faut au moins 2 ans pour récupérer, (et encore si tout se passe bien) je rame encore un peu aujourd’hui.

  2. Emouvant témoignage rempli de justesse et preuve d’un long chemin parcouru…. Bravo à toi, et merci pour ce partage salutaire pour nombreux d’entre nous!
    Que cette nouvelle vie qui commence soit belle et heureuse!

  3. Bonne chance dans cette nouvelle aventure. On a qu’une vie donc profite toujours des petits instants et surtout garde à l’esprit que le travail c’est la santé tant qu’on en fait pas trop.

  4. OMG !! et bah rien que ça ! dis donc la prochaine que le médecin veut t’arrêter faudra l’écouter dès la 1ere fois !! Je pense que tu as un métier passion, ça doit être d’autant plus dur de t’en détacher, c’est sans doute ce qui t’as empêché de t’arrêter.. sinon mon p’tit poulet a eu lui aussi des soucis de reflux, il a beaucoup pleuré (hurlé) au début de sa vie, mais heureusement grâce à une bonne amie sage-femme et naturopathe nous avons réussi à lui donner un traitement qui a été efficace et il s’est apaisé autour de ses 4 mois. Je te souhaite un bon retour dans le monde professionnel ! c’est bien de pouvoir reprendre à mi-temps, étape par étape…

  5. Oh, ton texte m’a émue ! On ne se doute jamais de ce qu’il peut se passer chez les autres, surtout par écran interposé 😉 Alors je te souhaite une bonne reprise dans ta nouvelle vie, tu as l’air très lucide sur ta situation alors je suis sûre que ca va bien se passer. Et j’espère que tu continueras à écrire sur ce blog !

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